Paris sera toujours Paris. Mais il est des week-end où il fait bon rentrer chez soi et s’y ressourcer. Et il est des endroits qui vous apaisent, même s’ils ne vous appartiennent pas vraiment. A Rouen, à l’est de la Cathédrale, le quartier Saint-Maclou fait partie de ces endroits. Bien qu’il ait souffert des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, il reste l’un des plus beaux et des plus anciens quartiers de la ville. Chargé d’histoire, il se teinte de mystère lorsque le nuit tombe. Au fur et à mesure des minutes qui s’écoulent, les monuments et les rues revêtent une couleur bleutée. On peut alors plonger dans le passé immobile de la ville et se laisser happer par la poésie des lieux…
De la rue Saint Romain, on aperçoit déjà l’église Saint-Maclou (je vous vois venir avec vos « évidemment » !), toute fière et encore plus majestueuse depuis sa récente restauration. Construite d’un seul jet, elle est l’un des plus bels exemples du style gothique flamboyant. Ses vieilles pierres nous invitent à nous rapprocher d’elle…
Au centre de la place Barthélémy, se déploient quelques unes des 2000 maisons à pans de bois que conserve la ville. De par leurs constructions (en encorbellement pour certaines : les étages supérieurs sont alors plus larges que les étages inférieurs), les maisons à colombages de Rouen apparaissent toutes de travers (ce qui n’est pas très évident pour quelqu’un comme moi qui met un point d’honneur à prendre des photos droites !) Malgré le poids des années, elles semblent nous montrer qu’elles résistent…
La rue Damiette est l’une des plus pittoresques de la ville, avec ses maisons datant du XVe au XVIIIe siècle. Les artisans et les antiquaires y ont aujourd’hui élu domicile. Et de nombreux artistes ont trouvé ici l’inspiration en regardant d’un côté vers l’église Saint-Maclou, de l’autre vers l’abbatiale Saint-Ouen…
La rue Eau-de-Robec parait bien calme de nos jours, alors qu’elle était animée autrefois par les drapiers et les teinturiers de la ville. Le Robec se teintait alors en fonction des couleurs que ces derniers utilisaient. Gustave Flaubert a d’ailleurs dépeint le cours d’eau dans Madame Bovary : « La rivière, qui fait de ce quartier comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers, accroupis au bord, lavaient leur bras sur l’eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton, séchaient à l’air. » Si le vrai Robec a été enterré ici pour des raisons de salubrité, depuis les années 70, un ruisseau artificiel (qui porte le même nom) a été reconstitué pour redonner tout son charme à la rue. Et les maisons surmontées de greniers-étentes sont toujours là pour témoigner de l’activité qui devait régner au Moyen-Âge…
Lorsque Rouen plonge lentement dans l’obscurité et se vide de ses passants, le quartier Saint-Maclou se fige. Il nous invite à le quitter, maintenant que notre esprit s’est imprégné des âmes du passé et repart apaisé…
Encore!!! Je veux encore des photos de la cathédrale!
La flâneuse, ce n’est pas la cathédrale :)
La ville a pour « surnom » la ville aux 100 clochers, ce n’est pas pour rien, et ça porte à confusion :D
Merci la Flâneuse ! Et oui, Twiggy, tu fais bien de préciser, l’église Saint-Maclou n’est pas la cathédrale de Rouen !