Thanks to my eyes

Je suis au regret de rédiger cet article. Parce que ce sera le premier qui vous parlera d’une sortie que je n’ai pas appréciée. Pourtant, j’avais confiance en ce que j’allais voir. Un opéra, Thanks to my eyes, mis en scène par Joël Pommerat et adapté de sa pièce Grâce à mes yeux. Mais voilà, parfois il faut savoir être déçue et apprendre à ne pas tout aimer. Explications

La musique (dite musique de chambre) composée par Oscar Bianchi. Le théâtre de Gennevilliers la décrit comme une musique inventive. Ah ça pour être inventive… C’était un supplice pour mes oreilles. Dès la première phrase, je me suis dit « au secours, ça va être ça pendant 1h15! ». De la musique contemporaine poussée à son paroxysme, sans aucune mélodie, à la limite de la cacophonie. Le talent des chanteurs n’a pas réussi à me faire aimer ce que le chef d’orchestre nomme « lyrisme puissant ». Et parfois, les envolées suraiguës m’étaient insupportables.

La langue. Je trouve que l’anglais est vraiment très inapproprié pour un opéra. Pourquoi ne pas avoir gardé la langue originale, à savoir le français? Qui est d’ailleurs utilisée pour les passages parlés. Apparemment, c’était une volonté du compositeur, qui voulait garder une certaine neutralité. Soit, mais c’est moche! Les talk ou look en fin de phrase, ça me hérissait les poils!

L’histoire. Bah, je n’ai pas tout compris. Il faut dire que je me suis endormie pendant 5 petites minutes. Voilà, je n’ai pas été transportée par cette fable. « Aymar est le fils dʼune femme très âgée qui se sent inutile et du plus grand artiste comique du monde. Le père voudrait transmettre son art, et Aymar voudrait tellement être à la hauteur. Mais voilà, Aymar nʼest pas fait pour le rire et captive au contraire par sa sensibilité maladive. Chaque nuit il retrouve une jeune femme étrangement timide qui lʼattire. » Passionnant hein? Non super chiant, disons-le franchement! Aux grands maux, les gros mots!

La mise en scène. Minimaliste, parfois ridicule. Car, parlons crument, c’était un peu de la branlette intellectuelle!

La scénographie sauve la mise. Le décor est beau, glaçant et onirique. Les différents tableaux marquent les esprits par leur esthétique.

C’est tout ce que j’aurai à dire sur cet opéra. Je n’ai pas grand chose pour sa défense. Et pourtant, j’aime beaucoup ce que fait Joël Pommerat. Là, je n’y ai pas été sensible. Un certain mal-être ne m’a pas quitté pendant 1h15. Je n’avais qu’une hâte : que ça se termine! En même temps, c’était mon premier opéra. J’aurais dû m’initier avec du classique. Mais voilà, j’ai trouvé ce qui m’a vraiment gênée. Ce spectacle ne s’adresse pas à tous les publics. Il ne parle qu’à un petit groupe d’initiés intellectuels (ou qui croient l’être). Et je trouve ça bien dommage.

Quant au lieu, il était accueillant, et terriblement bobo parisien, ce qui correspondait aux spectateurs d’ailleurs. Il est à regretter cependant que les retardataires n’aient pas pu entrer dans la salle dès lors que le spectacle avait commencé. Pas très sympa! On laisse bien les gens sortir de la salle, lorsqu’ils en ont marre! Ce que j’ai failli faire. Mais par principe et pour vous en parler, j’ai supporté jusqu’au bout! J’ai été courageuse!

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2 commentaires sur “Thanks to my eyes

  1. Comme vous le dites dans l’unique passage objectif de votre billet : c’était votre premier opéra.

    On ne commence pas à déguster du vin en s’attaquant à un Chateau-Neuf du Pape tout comme on ne découvre pas l’opéra en écoutant une œuvre telle que celle-ci. Connaissez-vous réellement tous les tenants et aboutissants de la musique contemporaine ? Vous y étiez vous déjà intéressée ? Peut-être aurait-il fallu vous renseigner un peu sur ce que vous alliez voir avant d’y foncer tête baissée !

    Et réduire l’opéra contemporain à un public de « bobo » est aussi très réducteur. Si tel était le cas, sachez que de telles œuvres n’auraient pas lieu aussi loin de Paris mais trouveraient leur place en plein cœur de la capitale. Je ne puis que vous conseillez de vous essayer à un opéra classique afin de vous faire une petite expérience, puis de vous imprégner, si vous le pouvez, de musique contemporaine et vous faire un autre avis sur ce que je qualifierais de chef-d’œuvre (et je ne suis pas la seule)

    1. Mon article, c’est mon point de vue. Je n’ai jamais dit que cet opéra était mauvais. J’ai dit que je ne l’avais pas aimé et qu’il n’appartenait pas à ma sensibilité. Je connais la musique contemporaine mais je ne l’apprécie pas.
      Oui, j’ai foncé tête baissée, car j’aime ce que fait Joël Pommerat. Mais cette pièce ne m’a pas emportée et j’explique pourquoi. Je sais qu’elle a été encensée et qu’elle a eu beaucoup de succès. Je m’étais documentée avant d’écrire.
      Mais voilà, il faut aussi accepter le fait que parfois, un chef d’œuvre puisse être critiqué et puisse ne pas plaire à tout le monde. En témoignent les gens qui sont partis au début de la pièce et les timides applaudissements à la fin…

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