Retour aux fondamentaux artistiques. Cette fois-ci, je ne vais pas vous faire un compte-rendu de sortie. Je vais plutôt vous donner rendez-vous. Rendez-vous avec un artiste que j’aime infiniment et qui va envahir le Grand Palais à partir du 10 octobre 2012. Edward Hopper (1882-1967). (Oui, c’est important les dates!) .
Bon autant le dire clairement : je suis excitée comme une puce à l’idée de voir enfin ses œuvres réunies pour une rétrospective. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’exposition s’articulera en plusieurs parties chronologiques, de sa formation en Europe à son retour aux USA. Je ne vous parlerai donc pas de son parcours artistique, pas tout de suite (je le ferai quand j’aurai vu l’expo dans un #2) Je vais plutôt tenter de vous expliquer pourquoi ses peintures m’envoûtent littéralement.
Je suis sûre que vous avez tous vu un jour cette toile. Nighthawks – Oiseaux de nuit. Elle résume à elle seule l’œuvre d’Edward Hopper : cadrage cinématographique, matière lisse, action figée, rue déserte, perspective réaliste, immobilité et solitude des personnages, atmosphère mystérieuse…
Il peint des paysages de ville ou de campagne, vides, déserts et quelque peu fantomatiques. Une lumière chaude, très américaine, enrobe ces paysages. Je me demande si Tim Burton, pour Big Fish ne s’est pas un peu inspiré des peintures de Hopper, tant l’ambiance énigmatique évoquée par les décors du film s’en rapproche. Edward (on peut l’appeler par son petit nom maintenant qu’on le connait un peu!) travaille l’éclairage pour donner une profondeur, un éclat aux personnages et aux formes.
Il peint aussi la solitude, le silence. Les personnages sont isolés, ils semblent s’être retranchés dans leur monde intérieur. S’ils se côtoient, ils ne se parlent pas. Et comme pour mettre encore plus de distance entre eux et les spectateurs que nous sommes, Hopper les fait souvent apparaître au travers d’une fenêtre ou d’une baie vitrée. Comme si nous ne pouvions pas les comprendre, comme si nous ne pouvions rien faire pour eux et qu’il fallait les laisser en paix. « Je crois que l’humain m’est étranger », disait-il. Edward peint l’Amérique du XXe siècle, ses mutations et ses angoisses.
Je me sens irrésistiblement attirée par ces images, j’ai envie d’ausculter les moindres détails d’une scène, d’un bâtiment, d’un paysage. Je ressens la solitude qui se dégage des toiles, une solitude qui n’est pas glacée. Une solitude chaude, chaleureuse. Et j’éprouve alors malaise et fascination. Brrrrr.
Vous comprendrez donc pourquoi je bous d’impatience à l’idée de les voir en vrai, dans leurs vraies couleurs et leurs vraies dimensions. Et de m’en imprégner. J’ai hâte de vous raconter cette exposition et de m’attarder plus longuement sur le travail de cet artiste un peu trop méconnu du grand public (à mon goût!).
PS : J’aurais voulu vous montrer tellement plus de peintures d’Edward. Allez donc fouiller l’internet pour voir l’éventail de ses œuvres.
Encore une fois, tu arrives à me rendre intéressant quelque chose qui, au départ, ne trouve vraiment pas grâce à mes yeux : la peinture.
Si celle dont tu parles ne m’intéresse pas au premier abord, en lisant tes explications, j’ai soudainement envie de m’y plonger. Mieux encore, je comprends d’un coup ta passion pour ce peintre, et une petite partie de cette envie me touche aussi.
Superbe billet !
très belle presentation
E. Hopper est mon peintre préféré ; son oeuvre est en symbiose avec mon monde intérieur. Il faut dire que les certains humains m’ont rendue misanthrope.
Belle présentation mais attention aux fautes d’orthographe qui gênent les vieux lecteurs! Je boue d’impatience ou je bous d’impatience? Je crois que l’humain m’est étrangé ou étranger? Bravo quand même pour votre enthousiasme communicatif.
Ouh là ! Merci beaucoup, c’est corrigé (et j’en ai même trouvé une autre au passage !)
j’aurais aime qu’il y ai le nom de ses toiles… mais sinon j’aime bien le concept