Vacances pragoises #2

On pourrait presque se rendre à Prague dans le seul but de se balader dans ses quartiers chargés d’histoire, comme je vous le contais ici. Mais ça serait passer à côté de visites pittoresques, d’adresses originales, d’endroits typiques et de spécialités locales. Tout un programme ! Il a fallu faire des choix (et pour le coup, faire abstraction des touristes !) Les miens se sont évidemment portés sur les lieux emblématiques de l’Art nouveau et de la culture tchèque !

A Prague, l’Art nouveau est partout ! On croise à chaque coin de rue des façades d’immeubles aux lignes courbes, stylisées et végétales. Un des pères de l’Art nouveau en particulier a marqué de son empreinte de nombreux monuments pragois : Alfons Mucha.

Le Musée Mucha

Il m’apparaissait donc indispensable de visiter le Musée Mucha pour mieux appréhender l’artiste et m’imprégner de ces œuvres. J’ai été un peu déçue par la côté expéditif de la visite, malgré la présentation de beaucoup de jolies pièces : dessins préparatoires, affiches, peintures, bijoux… Mais les regards de certaines des héroïnes de Mucha m’ont hypnotisée et même mon homme (qui n’est pas un grand amateur d’art) n’a pas été insensible à leur étrange présence.

La Maison municipale

Construite entre 1905 et 1911, la Maison municipale (Obecní dům) a été pensée pour affirmer l’identité tchèque à une époque où la nation était encore noyée dans l’empire austro-hongroise. Avec tous ses équipements modernes (ascenseurs, chauffage central, climatisation), elle a été conçue pour être un bâtiment polyvalent pouvant accueillir concerts, bals, conférences, etc. Pendant la visite guidée, du sous-sol au 1er étage, on a pu admirer (et photographier, ce moyennant 50 couronnes supplémentaires, soit 2€ !) toutes les salles richement décorées dans le style Art nouveau, avec des influences néo-baroques, néo-renaissance et néo-orientales.

On a retrouvé Mucha dans la salle du maire, petite pièce ronde, dont l’ensemble des fresques, des vitraux et des éléments de décoration ont été dessinés par l’artiste. Dans sa manière de représenter d’anciennes figures historiques tchèques, j’ai encore été saisie par le caractère inquiétant des personnages qui peuplent son œuvre.

Le château de Prague

Le château de Prague a été mon clou du spectacle à moi ! Je l’ai visité seule, avec mon précieux guide du Routard. J’avais choisi la visite courte, celle qui n’englobe pas tous les sites, et pourtant j’y suis restée 2h30, bouche bée ! Car le château de Prague n’est pas un château au sens où on l’entend d’habitude. Il faut plutôt le voir comme un ensemble architectural hétéroclite, une ville dans la ville, avec ses rues et ses bâtiments de toutes époques et de tous styles : roman, gothique, baroque. Accessible par deux entrées où les gardes sont relevés toutes les heures, le Pražský hrad domine les toits de Prague.

La cathédrale Saint-Guy (Katedrála svatého Víta) est grandiose, imposante. Et oh, surprise, on rencontre encore ici une œuvre de Mucha : un vitrail très coloré, évoquant la christianisation du pays par les saints Cyrille et Méthode.

L’ancien palais royal (Starý královský palác), lieu de résidence des rois de Bohème du XIIIe au XVIe siècle, délaissé plus tard par les Habsbourg, sert aujourd’hui pour les grandes occasions. C’est d’ailleurs dans la salle Vladislas, chef d’œuvre du gothique flamboyant, que les Présidents de la République sont institués depuis 1934. Et pour l’anecdote, sachez que c’est d’ici qu’a eu lieu, en 1618, la « deuxième défenestration de Prague », qui déclencha le début de la Guerre de Trente ans. Comme pour la « première défenestration de Prague » de 1419, ce sont des catholiques qui furent jetés par les fenêtres !

La basilique Saint Georges (Jiřský klášter) compte parmi les plus beaux vestiges de l’art roman à Prague. Les trois nefs sont séparées par des arches massives et, des vestiges de peinture du XIIe siècle sont encore visibles sur les voûtes du chœur. La douce lumière diffusée par les petites fenêtres confère à l’édifice une atmosphère solennelle et sereine, qui m’a quelque peu enveloppée.

La ruelle d’Or (Zlatá ulička), sorte d’apothéose de la visite, a été percée au XVIe siècle pour loger les gardes. Les règles de construction y étaient strictes : chaque maison disposaient d’une surface limitée à 2m sur 6m. Décrite dans la légende comme un repaire de magiciens et d’alchimistes, la ruelle d’Or a surtout été habitée par des gardes et des petits artisans, notamment des orfèvres. Au début du XXe siècle, elle devint un lieu à la mode pour les écrivains et les artistes qui y trouvèrent l’inspiration, loin de l’agitation de la ville. Malgré la foule, je me suis laissée séduire par la ruelle et ses maisonnettes et mon esprit s’est évadé dans ce décor de conte de fées !

Les choix des lieux à visiter ont parfois été cornéliens. Par exemple, le cimetière juif n’a pas fait partie du programme : le prix d’entrée étant un peu exagéré et le nombre de touristes s’y rendant trop impressionnant ! Seule ou accompagnée de mon homme, sans me mettre de pression, j’ai visité à l’envie, au feeling ! Et je ne l’ai pas regretté.

Quelques adresses

C’est l’offre de Voyage Privé et les photos du Corinthia Hotel (cinq étoiles !) qui nous ont décidés à partir à Prague. Et pour 400€ chacun (vol Air France inclus), nous avons disposé d’une chambre spacieuse au 20e étage avec une vue panoramique sur la ville, de petits déjeuners plus que copieux et d’un accès illimité au spa du 25e étage (avec salle de sport, piscine, hammam, sauna…). Le personnel était au petit soin, la literie douillette, la décoration luxueuse… Que demande le peuple ! Et comme l’hôtel est à deux pas du métro, sa situation était idéale pour nous rendre en peu de temps en ville.

Pour les adresses de miam, mon amoureux et moi-même avons essayé de dénicher des endroits fréquentés par les locaux.

Nous avons testés quelques brasseries traditionnelles et bon marché, appelées pivnice ou hospoda, dans lesquels nous avons goûté au goulasch et autre spécialités en sauce à base de porc, accompagnées de knedlíky.

Le soir de mon anniversaire, nous avons dîné dans un restaurant plutôt original, le Výtopna, où toutes les boissons sont servies par des trains électriques ! Les rails font le tour du restaurant et desservent toutes les tables. Quant à ma bougie, elle est arrivée dans un petit wagon tiré par une vieille locomotive !

Et pour ce qui est des desserts, nous n’avons pas pu échapper aux trdelník, dont l’odeur embaumait les rues de Prague. Originaire de Slovaquie, cette pâtisserie est préparée à base de pâte de farine puis enroulée autour d’une broche en bois avant d’être grillée à la braise et recouverte de sucre.

Prague s’avère ainsi riche de découvertes et, plutôt accessible. On s’habitue vite à payer en couronnes tchèques (100 couronnes = 4€). Et au bout de quelques jours, on comprend certains systèmes de la langue tchèque. D’ailleurs les pragois se révèlent sympathiques et accueillants dès lors que l’on fait l’effort de dire quelques mots dans leur langue. En écoutant leurs conseils, en prenant notre temps, on a profité comme il fallait de la ville, en se laissant porter par le voyage…

Si vous voulez une autre vision de ce voyage, je vous invite à aller voir par ici l’avis de mon homme, qui parfois ne mâche pas ses mots !

 

Un commentaire sur “Vacances pragoises #2

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