Sebastião Salgado | Genesis

En ce dimanche automnal, j’ai à nouveau fait le plein de découvertes ! Découverte d’un lieu d’exposition avec de très beaux espaces, la Maison Européenne de la Photographie, et découverte d’un photographe talentueux (et l’adjectif est faible !), Sebastião Salgado. Jusqu’au 5 janvier 2014, l’exposition Genesis nous emmène en voyage à travers le regard de cet artiste soucieux de l’avenir de notre planète. Fruits d’un travail de huit années (2004-2012), pendant lesquelles le photographe a parcouru le monde (au cours de sa carrière débutée en 1973, il a voyagé dans plus de 100 pays), les 245 photographies nous présentent la Terre des origines : des paysages, des animaux et des peuples qui ont su échapper aux bouleversements de la civilisation moderne. L’exposition, itinérante, se veut être un hymne à notre belle planète, captée avec subtilité par l’artiste.

Armé de deux boîtiers autour du cou, Sebastião Salgado pouvait rester des heures à guetter, cadrer et travailler la lumière. « Je crois que si on n’aime pas attendre on ne peut pas être photographe ». Durant les quatre premières années de Genesis, il a travaillé en argentique, avant de passer au numérique pour des raisons pratiques : il n’avait alors plus à transporter sa valise contenant 500-600 films et pesant près de 20 kilos ! Si son matériel a changé, le grain, la profondeur, la lumière quasi mystique de ses photographies sont restées.

L’exposition s’articule en cinq grandes parties géographiques et nous donnent à voir des contrées lointaines, grandioses, des espaces vierges et silencieux, des endroits où la vie sauvage et où les traditions ancestrales des populations autochtones existent encore. La scénographie réalisée par la femme de l’artiste, Lélia Wanick Salgado, accompagne parfaitement notre voyage.

Amazonie et Pantanal

On se promène dans l’une des zones humides les plus vastes du monde. Les caïmans yacaré, qui comptent plus de 10 millions d’individus, y ont élu domicile. Dans la forêt amazonienne du Brésil, on croise le peuple Zo’é, dont la population s’élève à 250-275 personnes et qui vit dans une dizaine de villages reliés entre eux par des pistes.

Aux confins du Sud

Dans les paysages glacés de l’Antarctique on observe nombre d’espèces animales, qui cohabitent en harmonie : éléphants des mers du Sud, baleines franches australes (qui ont la particularité d’avoir deux évents), manchots à jugulaires, albatros.

Afrique

On rejoint les animaux de la Savane et les peuples indigènes qui, à l’image des Himbas en Namibie, continuent de vivre selon les us et coutumes de leurs ancêtres.

Terres du Nord

On part trouver les Nénetses en Sibérie qui, pour satisfaire à leur vie nomade, attrapent chaque matin les rennes qui vont tirer leur traineaux

Sanctuaires

En Indonésie, on fait la rencontre des Korowaï et du peuple Yali vivant tous deux au milieu de la forêt en Papouasie occidentale.

Si son travail sur Genesis a pour but de faire passer un message et d’inciter à agir pour protéger la planète, le photographe a aussi œuvré pour réparer les dommages déjà causés. Le travail de l’ONG Instituto Terra, qu’il a créé avec sa femme, est présenté à la fin de l’exposition. Celle-ci a reboisé les terres du sud-est du Brésil et replanté durant 15 ans deux millions d’arbres de 300 espèces différentes, faisant ainsi revenir des espèces et donnant une bouffée d’air pur à la Terre.

Genesis est donc un « hommage à la fragilité d’une planète que nous avons tous le devoir de protéger ». C’est avec beaucoup de sensibilité que Sebastião Salgado a su capter ces instantanés de vie sur notre Terre. La profondeur du noir & blanc, qu’il a toujours préféré à la couleur, est pour beaucoup dans l’émotion et dans la force qui se dégagent de ses photographies. Les portraits, intenses, nous captent ; les paysages, sublimes, nous emportent.

Genesis est une exposition où le « wouah » est de rigueur, à voir pour en apprendre un peu plus sur notre belle planète, menacée par nous même. On en ressort avec des images plein la tête, à la fois apaisé et troublé…

9 commentaires sur “Sebastião Salgado | Genesis

    1. Merci ! Dimanche dernier, je suis arrivée vers 13h et j’ai fait 45mn de queue. Elle semblait plus longue quand je suis sortie de l’expo vers 16h ! Mais du coup, la foule est bien régulée, il n’y a pas trop de monde dans les salles !

  1. J’ai presque peur de le dire… mais je n’ai pas été si époustouflé que ça. Je suis d’accord pour dire que les photos sont très belles, qu’il y a une profonde recherche dans le contraste sur certaines photos (la photo de la montagne dans la zone Terres du Nord est génialissime !). Mais bon, les indigènes, la terra incognita, l’exploration… j’avoue préféré rêver avec Tristes tropiques. Il y a des photos, mais le récit apporte tout ce côté mystique qui accompagne les « vraies » découvertes.

  2. So many Paris : oui c’est chouette d’avoir le droit de prendre des photos dans une expo ! (C’est une de mes batailles !)
    Laura : Je l’ai vu et je l’ai déjà lu !

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