C’est encore au cours d’une belle visite organisée par le groupe SMV et guidée par l’une des commissaires, que j’ai pu découvrir l’exposition Roman d’une garde-robe, le chic d’une Parisienne de la Belle Époque aux années 30, qui se tient au musée Carnavalet jusqu’au 16 mars 2014. Prêtées par le Palais Galliera – Musée de la Mode la Ville de Paris, les quelques 400 pièces exposées retracent la vie d’une parisienne, Alice Dumas-Baudron, et son goût sans failles en matière de mode à travers plusieurs décennies. Grâce aux robes, accessoires, échantillons textiles, peintures, estampes, photographies, manuscrits, albums, carnets de vente, qui jalonnent le parcours de l’exposition, c’est l’histoire de la haute-couture qui est retracée ici en suivant la trame de la vie familiale et professionnelle d’Alice. Car, tout au long de sa vie et de sa carrière chez Chéruit, elle a fait preuve d’un goût sûr et raffiné.
La première section de l’exposition nous montre la jeunesse et les années d’apprentissage de la jeune Alice. Influencée par la mode dès son plus jeune âge – sa mère Adèle est « couturière en robe » et sa sœur aînée Hortense, première vendeuse chez Worth – son choix professionnel est tout tracé. Durant ses années de formation, elle part à Londres puis forge son expérience de vendeuse dans différentes maisons parisiennes. Elle est aussi cliente des plus grands modistes parisiens et affirme déjà son élégance.
La deuxième section nous emmène place Vendôme et rue de la Paix, où se trouvent nombre de maisons de couture renommées, dont les fameuses Chéruit et Worth, en vogue dans les années 20. Le milieu parisien de la mode est alors caricaturé, notamment par Sem qui, dans Le Vrai et le Faux, opposent les couturiers détenteurs du faux chic aux grandes maisons parisiennes.
La troisième section, cœur de l’exposition, nous ouvre les portes de la maison Chéruit, où Alice, devenue Mme Alleaume, sera première vendeuse de 1912 à 1923. Elle y conseille une riche clientèle, française et étrangère. Dans ses carnets, elle note le détail de ses ventes, des retouches, des mensurations, et le répertoire d’adresses des 600 clientes que sa carrière a compté. Chéruit propose à l’époque deux collections par an, en été et en hiver, composées chacune de 240 modèles, auxquels s’ajoutent les modèles pour enfants. Pour autant, la maison sait s’adapter au désir des clientes et peut modifier en conséquence ses créations. Les robes Chéruit, dont certaines ont appartenu à Alice, côtoient dans ces salles d’autres robes griffées Worth et d’autres non-griffées, mais au goût certain.
La quatrième section nous plonge dans les années 30, pendant lesquelles Alice continue de cultiver son goût et son originalité en matière de mode, bien qu’elle ait quitté son milieu professionnel. Sa garde-robe est diversifiée et comporte de plus en plus de pièces non griffées ; son style est singulier et marqué par la touche Lanvin.
En s’appuyant sur la vie passionnante et foisonnante d’Alice, l’exposition fait d’elle une icône de l’élégance et du chic de l’époque. Et grâce aux tenues soignées, aux accessoires précieux et aux documents originaux (issus des Archives de Paris et d’archives familiales), c’est un beau panorama de la mode parisienne du début du XXe siècle qui nous est donné à voir.
J’ai peur de ne pas avoir le temps d’y aller… Grrrrr…
Toutes ces belles photos me replongent avec bonheur dans cette belle visite !
C’est superbe, ca donne vraiment envie !