Les réserves du musée des arts et métiers

On peut dire que ma visite des réserves du musée des arts et métiers a commencé comme un périple ! Après avoir été mal aiguillée et après avoir tourné en rond pendant un bon moment avant de trouver le bâtiment, j’ai pu enfin y entrer avec un peu en retard et pas mal d’essoufflement ! En rejoignant le groupe dans le sous-sol des réserves, j’ai alors eu une curieuse impression (sans doute causée pas ma brusque arrivée) : l’impression d’entrer dans la salle des Prophéties du Département des Mystères (référence à Harry Potter pour ceux qui ne connaîtraient pas !). Les hautes vitrines et les allées immenses remplies d’objets divers et variés y étaient sans doute aussi pour quelque chose !

La collection du musée des arts et métiers, situé rue Réaumur à Paris, est une des plus importantes en Europe dans son domaine : elle compte plus de 80000 objets et dessins, témoins de l’histoire des sciences et techniques du XVIIe siècle à nos jours. Le musée, dont l’origine remonte à la création du Conservatoire des arts et métiers par l’abbé Grégoire en 1794, n’en expose cependant qu’une infime partie. Les 9/10ème de la collection sont conservés depuis 1996 dans les bâtiments spécialement conçus à Saint-Denis, composés de deux édifices distincts : l’un à but de stockage, l’autre consacré au traitement et à l’étude des objets ainsi qu’aux recherches.

Ces réserves ne sont pas inertes : inventaire, enregistrement, catalogage, consultation, restauration, prise de vues photographiques, préparation d’expositions temporaires, prêt d’objets, etc, ont lieu ici tout au long de l’année. Certaines œuvres sont également prêtées à des institutions ayant le même cahier des charges que le musée. D’ailleurs si au retour d’un objet, celui-ci est suspecté de contamination de toute sorte, il part directement en quarantaine ! Les œuvres tournent également au sein du musée des arts et métiers. La visite guidée des réserves, proposée par le Comité départemental du tourisme de la Seine-Saint-Denis, permet ainsi à tout un chacun de découvrir comment les collections sont conservées et restaurées.

Les réserves sont réparties sur deux niveaux de stockage. Un niveau en sous-sol pour les objets les moins volumineux et un premier étage dit des encombrants. Ici, la pression est plus basse qu’à l’extérieur afin qu’aucune poussière ne soit générée. Les allées sont quant à elle référencées par blocs et par travées.

La collection, qui est régulièrement enrichie par des dépôts privés et publics, des legs, des cessions de collections, des achats, des dons, est impressionnante et plutôt hétéroclite ! Et la logique de stockage des œuvres n’est pas du tout thématique ! Ici on cherche avant tout à ce que ce soit pratique ! Aussi les œuvres conservées portent toutes une étiquette de traçabilité qui indique tout déplacement de l’oeuvre (même à l’intérieur des réserves !). Elles sont ainsi répertoriées sur une base de données partiellement publique.

Au sous-sol, certains petits objets sont rangés dans des vitrines, d’autres, plus petits encore, sont placés dans des tiroirs prévus à cet effet, tels quels ou plus méticuleusement dans des boîtes, comme il est de rigueur désormais.

Les œuvres de la collection du musée sont ici pour leur aspect technique. Ce sont les outils qui permettent de restituer le geste (et non l’objet final) qui sont choisis. Pour que les processus, les étapes intermédiaires de fabrication, puisent être explicités. L’intérêt technique des œuvres priment donc sur leur esthétique.

On rencontre des machines servant au tissage, des instruments montrant l’évolution de l’audiovisuel, comme ce scopitone datant du début des années 70, un télescope newtonien qui surgit au milieu d’une travée, et même plusieurs modèles de télégraphes.

Au premier étage, on retrouve tout ce qui concerne la mécanique, l’automobile, les réseaux de communication, etc, mais également ce qui a trait à l’inventeur, comme en témoigne l’étude d’oreille de Bartoldi pour la Statue de la Liberté ou encore le bureau de Lavoisier. On croise aussi le chemin d’un central téléphonique datant de 1899 qui était utilisé au bureau de poste des Gobelins, dans le 13e arrondissement.

Cette visite guidée des réserves est passionnante et enrichissante, d’une part parce que l’on voit l’envers du décor, d’autre part car elle s’arrête sur des objets qui ont fait l’histoire et sur les méthodes employées pour bien les conserver. Cependant, l’heure et demi qu’a duré la visite ne permet pas d’appréhender toute la collection : il est parfaitement impossible d’expliquer toutes les œuvres ! C’est pourquoi le Comité départemental du tourisme de la Seine-Saint-Denis organise régulièrement des visites thématiques dans ces réserves (la prochaine abordera le cinéma et ses ancêtres). N’hésitez pas à consulter régulièrement leur programmation. Le déplacement (bien que potentiellement rocambolesque) vaut le coup !

Plus d’infos sur les visites thématiques des réserves

Plus d’infos sur le Comité départemental du tourisme de la Seine-Saint-Denis

8 commentaires sur “Les réserves du musée des arts et métiers

  1. Ann, la Flâneuse : oui oui, on peut prendre des photos ! Je suis bien contente de vous avoir donné envie d’y aller ! :)
    Dafabre81, Melle BonPlan : Merci pour vos petits mots ! ^^
    Bonnes fêtes de fin d’année à vous tous !

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