Deux soirs à l’Opéra Comique

Vu la fréquence avec laquelle je vous en parle, vous allez penser que j’ai signé un pacte avec le groupe SMV ! Mais il faut bien avouer qu’il a le chic pour entretenir ma curiosité, en proposant des sorties dans des lieux où je n’aurais pas forcément osé aller. Pour ce #SMV188, le groupe SMV nous avait concocté un programme fort alléchant : une visite privée et guidée de l’Opéra Comique, qui fête cette année son tricentenaire, suivie d’une répétition de Ciboulette, opérette jouée en 2013 et reprise en ce printemps pour quelques représentations seulement ! J’ai même appris pourquoi on appelle l’Opéra Comique ainsi ! Savez-vous que ce n’est pas du tout parce que les pièces jouées sont drôles ?! Non non non ! C’est simplement parce qu’elles sont un mélange de théâtre et de morceaux chantés ou dansés !

C’est donc dans les espaces de réception du théâtre – avant foyer, foyer, salle Favart (qui porte le nom d’un célèbre auteur de livret) – que l’histoire, riche et mouvementée, de l’Opéra Comique nous a été contée. L’Opéra Comique naît dans les foires de la capitale. Créé en 1714 par l’association de deux petites troupes parisiennes, il ouvre au public en 1715. Coincé entre la Comédie Française et l’Opéra, qui détiennent chacune le monopole de leur genre, l’Opéra Comique obtient tout de même le droit de créer des spectacles mi-chantés mi-parlés, qui abordent des sujets du quotidien et s’adressent à toutes les classes sociales ! Il reçoit le statut de théâtre royal en 1762 et présente ses premières à la cour.

En 1783, Le roi Louis XVI confie à l’institution un terrain appartenant au Duc de Choiseul (qui négocie alors une loge à vie !) pour la construction de son propre théâtre ! Mais malgré son prestige grandissant, la vie de ce nouveau théâtre est quelque peu tumultueuse ! Après les deux incendies de la salle de spectacle, la construction de la troisième salle Favart est confiée en 1887 à Louis Bernier, qui en fait un petit Opéra Garnier. Inauguré en 1898, l’Opéra Comique est alors le théâtre européen le plus moderne en matière d’équipement électrique et de sécurité. Il hérite néanmoins des proportions d’origine du bâtiment : l’emprise au sol de la salle Favart est seulement de 59×30 mètres et tous les décors doivent donc être stockés en hauteur ! Mais il parait que plus on monte dans les étages de la salle, plus celle-ci semble grande !

J’ai pu me faire ma propre idée quant à cette impression, lors de la répétition de Ciboulette, l’opérette de Reynaldo Hahn créée en 1923 au Théâtre des Variétés ! C’était impressionnant de voir comment Laurence Equilbey, la chef d’orchestre, dirigeait ses musiciens (de l’orchestre de chambre de Paris), son chœur (du nom d’Accentus) et ses solistes ! D’ailleurs, j’avais tout le temps envie d’applaudir ! Envie que j’ai pu assouvir quelques jours plus tard lors d’une des représentations à l’Opéra Comique ! – Et si les quelques lignes qui suivent vous donnent envie de découvrir Ciboulette, dépêchez-vous, il ne reste que deux représentations, le 5 et le 7 mai ! – Car j’ai été complètement enchantée par cette pièce, délicieusement désuète !

C’était du reste ma première opérette et n’étant pas experte en la matière, je ne peux donc que vous en donner mon ressenti : j’ai particulièrement aimé l’intrigue amoureuse, légère et guillerette ; l’amusante et entraînante mise en scène ; la folie de Michel Fau, le metteur en scène, et de Jérôme Deschamps, le directeur de l’Opéra Comique, qui campent deux personnages drôlissimes ; et aussi l’invitation faite au public à deux reprises de chanter avec les acteurs ! Quel merveilleux moment lorsque les chandeliers de la salle se rallument, que les chanteurs et la chef d’orchestre se tournent vers nous pour que l’on entonne avec eux le Refrain du Muguet et la Valse de Ciboulette ! Le lendemain, j’avais encore les airs en tête ! Des airs que l’on peut même apprendre avec un coach vocal une heure avant chaque représentation !

Bref, c’est avec le sourire aux lèvres que je suis sortie par deux fois de l’Opéra Comique ! Je n’aurais jamais pensé que cette institution théâtrale – l’une des plus anciennes de France ! –  me ferait cet effet là !

Plus d’infos sur l’histoire de l’Opéra Comique (qui fermera cet été pour 18mois de travaux) par ici !

Plus d’infos sur Ciboulette par  !

Et pour une critique plus poussée de Ciboulette, allez donc voir le très bon article de Culture Box par ici !

4 commentaires sur “Deux soirs à l’Opéra Comique

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.