Dans la peau de Hundertwasser

J’avais repéré sur twitter un groupe de mordus de musées, le SMV, mais je n’avais jamais osé me joindre à eux pour une visite… J’avais entendu parler du Musée en Herbe, mais je n’avais jamais eu l’occasion de pousser sa porte… Et hop ! Deux choses faites en une seule soirée pour visiter l’exposition consacrée à Friedensreich Hundertwasser (1958-2000). Comment ça, vous n’avez jamais entendu parler de ce peintre autrichien ? – Il aurait peut-être mieux fait de garder son nom de naissance ce monsieur Friedrich Stowasser ! – Bref, il faut absolument que vous remédiez à ça en découvrant son œuvre exposé jusqu’au 5 janvier 2014 !

Bon, ceci dit, j’avais seulement vu quelques reproductions de cet artiste sans pour autant me pencher plus que ça sur son travail. Belle erreur ! Hundertwasser est un personnage extravagant et attachant qui a œuvré pour protéger la nature : il aimait d’ailleurs être nu, adorait la pluie, plantait des arbres… C’est donc grâce au SMV et au Musée en Herbe que j’ai pu entrer dans son univers foisonnant et m’en inspirer ! M’en inspirer, vous avez bien lu ! Ça vous intrigue hein ? Je m’en vais vous expliquer !

Le principe du SMV est simple : un soir, un musée, un verre ! Toutes les semaines, en nocturne, sont organisées des visites d’expositions ou de collections permanentes, suivies d’un verre avec le groupe constitué pour l’occasion. Plutôt sympa comme concept pour visiter et rencontrer autrement ! Et tout le monde peut s’inscrire à une sortie avec le SMV, il suffit de s’abonner à la page facebook pour suivre le programme !

Le Musée en Herbe, qui a déménagé en 2008 au cœur de Paris, propose, comme son nom l’indique, des expositions et activités à destination des enfants afin qu’ils puissent appréhender l’art avec leurs petits yeux et leurs petits doigts. Basée sur le jeu, l’humour et la curiosité, la pédagogie du lieu s’adresse bien sûr aux plus petits mais séduit aussi les plus grands ! C’est comme ça que ce soir là, je me suis laissée porter par l’exposition consacrée à Hundertwasser.

La visite guidée me parait indispensable pour explorer toutes les facettes de l’artiste (qui plus est parce que l’exposition est un peu courte). Organisée en collaboration avec la Fondation Hundertwasser de Vienne, l’exposition est présentée avec beaucoup de fantaisie par des conférencières passionnées. Les idéaux de ce « peintre, penseur, architecte, humaniste, écologiste » sont narrés à la manière d’un conte à mesure que l’on évolue à travers ses créations architecturales et picturales.

Dans les œuvres architecturales d’Hundertwasser, on distingue bien son goût pour les lignes ondulées, la couleur et la végétation. L’artiste se voulait être un « docteur de l’architecture ». Dans ses réalisations, il met alors en pratique ses théories un peu farfelues mais ô combien originales. Comme celle du « droit à la fenêtre » qui veut qu’« un locataire doit avoir le droit de se pencher à sa fenêtre et de changer tout ce qu’il veut du mur extérieur, aussi loin que peut aller sa main » (Hundertwasser, 1958). Ou celle de « l’arbre locataire », qui pousse dans l’habitat et qui se penche par les fenêtres. Il habille les bâtiments et leur offre une dimension plus poétique.

On retrouve souvent dans ses tableaux la spirale sans fin, image de la vie et de la mort, mais aussi symbole de son refus de la ligne droite qui n’existe pas dans la nature. La nature et l’architecture sont omniprésentes dans ses peintures et sérigraphies. Les couleurs qu’il emploie sont vives et brillantes, à l’image de celles des estampes japonaises dont il s’inspire ou de celles de Klimt et Schiele dont il se revendique. Une galerie de formes expressives peuple ses œuvres : yeux immenses, larmes de sang,  arbres fleurs…

Hundertwasser a réalisé également nombre de timbres. C’était sans doute pour lui une manière de se rapprocher de son père collectionneur qu’il n’a pas connu. Mais c’était aussi une façon de rendre l’art accessible à tous et de faire des timbres, à condition qu’ils aient vécus leurs vies de timbres, « les ambassadeurs de l’art et de la vie ».

L’atelier qui a suivi la visite a ainsi porté sur le thème du timbre. L’idée était de réaliser un timbre géant portant un message à destination d’un collectionneur. Car Hundertwasser avait coutume d’écrire à des philatélistes inconnus. Pendant une heure, je suis retombée en enfance : tout le matériel du parfait écolier était à disposition : encres, pastels, gommettes… En m’inspirant de l’univers de l’artiste (c’était la consigne !) j’ai laissé libre cours à mon imagination. Je n’ai malheureusement pas pris ma réalisation en photo (oui non, en fait, ce n’est pas si grave que ça !), mais je suis sûre qu’elle ravira le philatéliste anonyme à qui elle va être envoyée par le musée !

Le Musée en Herbe est un bel endroit, très accueillant, que j’ai eu bien du mal à quitter. En nocturne, l’endroit est propice au calme, à la contemplation des œuvres, et les conférencières restent disponibles pour répondre à toutes questions. Et coupler la visite guidée à un atelier ludique a été une belle aventure pendant laquelle j’ai oublié pendant un moment que j’avais 30 ans passés !

Si vous voulez tenter l’expérience, rendez-vous chaque premier jeudi du mois pour une visite thématique suivie d’un atelier artistique, proposée aux adultes de 19h à 19h30. Vous découvrirez alors en profondeur une des facettes de Hundertwasser ! Car tous les mois la thématique de l’Afterwork Tchin’art change : en octobre l’atelier portera sur l’affiche ! (Je me tâte à y aller d’ailleurs – oui encore !)

Plus d’infos sur le Musée en Herbe 

2 commentaires sur “Dans la peau de Hundertwasser

  1. Et tu ne nous montres même pas ta création?!?!

    Je suis une grande fan d’Hundertwasser, c’était même mon artiste préféré quand j’étais lycéenne. Au point de l’avoir présenté à l’oral du bac. Et dans l’été qui a suivi, j’ai été visiter le musée à Vienne. Un coup de coeur immense!

    Ca fait un an que je me promets que je parlerai de lui sur le blog… :)

    Contente que le SMV t’ait plu!

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