Expo photo, expo au Jeu de Paume, expo qui n’a plus cours… Comme un air de déjà vu ici, non? Et encore UNE artiste du XXe siècle. Qui réalise des portraits. Qui aime et photographie New York. Et l’Amérique rurale aussi. Et une photographe américaine, encore. Oui mais Berenice Abbott!
Berenice Abbott débute sa carrière à Paris, dans les années 20, aux côtés du surréaliste Man Ray. Il l’initie à la photographie et au métier de portraitiste. Ses premières photographies sont donc des portraits de bourgeois, d’artistes bohèmes, d’écrivains. Berenice Abbott met en place une esthétique : l’attitude, la position des corps, les expressions sont privilégiés au détriment de tout décor. Pourtant cette esthétique ne m’a pas véritablement marquée. Un seul portrait m’a frappée : Jean Cocteau avec un revolver (que je suis retournée voir plusieurs fois!) , like a ganster, qui nous menace mais gentiment.
Dans les années 30, de retour à NewYork, elle veille à la reconnaissance d’Eugène Atget, photographe du Paris de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Elle s’en inspire sans doute lorsqu’elle dessine le projet de produire un portrait documentaire de la ville de NY. Changing New York, financé par l’administration américaine, est aussi une œuvre artistique personnelle. Dans ces photographies, elle confronte les structures anciennes et modernes qui composent la ville. Elle montre les changements qui s’opèrent dans NY, la juxtaposition ponctuelle du passé et de l’avenir. Et pour ce faire, elle adopte différents points de vue, en s’attachant soit à une « vue », soit à un décor architectural.
« Le temps de la ville n’est pas celui de l’éternité, ni celui du temps, mais celui de l’éphémère ». Elle entend capter « la disparition de l’instant ». En regardant ses photographies, on plonge dans la ville, dans l’urbanité, mais aussi dans un New York d’un autre temps, avec ses quartiers atypiques, ses devantures de magasins hétéroclites, etc.
Berenice Abbott s’est aussi attachée à portraiturer l’Amérique rurale. Dans les années 50, parcourant la côte Est des Etats-Unis vers le Sud, elle photographie des villages, des paysans, des échoppes, des lieux de consommation, ce qu’elle appelle la « scène américaine ». On trouve dans ces clichés une profondeur et une lumière américaine. Et cette solitude de l’Amérique profonde qu’a si bien peint Edward Hopper, dont je vous parlais là!
Berenice Abbot a enfin réalisé des photographies scientifiques, mais autant le dire clairement : j’ai passé mon chemin devant ces dernières. Je préfère rester sur cette vision qu’elle nous a offerte de New York. New York dans toute sa splendeur et son intimité.
Cette exposition montrait bien l’unité et la diversité de l’œuvre de Berenice Abbot : un œuvre documentaire et personnel. Si vous le pouvez, au travers d’une autre exposition ou d’une simple monographie, prenez-en plein les mirettes en regardant ces photographies hors du temps…
Bonjour,
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