Je me suis promenée sur la Butte un nombre incalculable de fois sans jamais prendre le temps de m’arrêter pour visiter le musée de Montmartre. Lors de ma dernière balade, j’ai enfin pris ce temps, d’autant plus que l’exposition Autour du Chat Noir : Arts et plaisirs à Montmartre (1880-1910) qui y est présentée jusqu’au 2 juin 2013 nous emmène dans l’univers des cabarets montmartrois et de la bohème parisienne de la fin du XIXe et du tout début du XXe siècle. Le cabaret du Chat noir, fondé en 1881 par Rodolphe Salis, devient alors le point de rendez-vous des mouvements artistiques contestataires qui émergent à l’époque. L’exposition nous plonge au cœur de son histoire et de cette vie parisienne foisonnante. Entrons.
Nous assistons à la création du cabaret, ainsi qu’à celle du journal Le Chat Noir, écrit, illustré par des artistes et écrivains qui font la part belle à la caricature et à la satire.
Nous voyons un Montmartre sans Sacré Cœur. Au lendemain de la Commune de Paris, en mémoire des milliers de morts, la construction de la basilique est lancée et financée grâce à une souscription, à des visites, des quêtes, des pèlerinages.
Nous découvrons les décors en zinc des théâtres d’ombres (qui seront restaurés après l’exposition). Une salle en est entièrement tapissée. Nous sommes à la place des spectateurs de l’époque, complètement emportés, immergés dans ce monde fantastique et dans ces petites histoires qui nous sont racontées.
Un vrai bar d’époque en zinc nous invite à nous imaginer un verre à la main, en train de refaire le monde au milieu des cris et des batifolages.
Nous admirons les peintres modernes, Toulouse-Lautrec et Steilen en tête, qui se plaisent à représenter ces lieux de divertissement nocturnes ainsi que les artistes populaires en vogue, tels la Loïe Füller ou Aristide Bruant.
Nous rencontrons les Nabis et les symbolistes, qui se font alors connaître sur la scène montmartroise.
Après le Chat Noir, premier des cabarets artistiques de Montmartre, d’autres cabarets, bals, cafés-concerts voient le jour et animent le milieu culturel parisien.
Le Chat Noir et les autres cabarets ont donné une place à l’avant-garde littéraire et artistique de l’époque. C’est ainsi qu’est né ce qu’on appelle encore aujourd’hui « l’esprit de Montmartre », que l’on touche du doigt à travers l’exposition. Elle nous transporte dans cette époque de joie, de création et de débauche.
Le musée de Montmartre vaut aussi le coup d’œil pour ses jardins. L’un offre une vue inédite sur le clocher de la basilique du Sacré Cœur et le château d’eau de Montmartre réunis ; l’autre, une vue panoramique sur les vignes de Montmartre. Ces jardins sont une belle invitation à la flânerie et à la contemplation.
Et, en sortant de l’exposition Autour du Chat Noir, la rencontre avec le locataire des lieux n’est pas fortuite ! Le locataire étant bien évidemment un chat noir !
Comment avez-vous fait pour prendre des photos ? Je suis passionnée de chats noirs et de Montmartre. Je suis venue du Nord pour visiter l’expo autour du Chat Noir afin de compléter ma rubrique Cabaret du Chat Noir , mais grande déception : il était interdit de photographier.
J’ai respecté l’interdit et de ce fait je n’ai aucune photo intérieure ; je n’ai donc pas pu réaliser l’article que j’aurais tant aimé écrire…..
Bah, je n’ai tout simplement pas respecté l’interdit et pris des photos en douce (il n’y avait qu’un seul gardien). Sur la question des interdictions de photographier dans les musées, je suis un peu rebelle ! J’ai écrit un petit article là-dessus d’ailleurs : http://louisegoingout.publicoton.fr/photos-et-musees-50249