Un petit tour en Baie de Somme

Comme je vous le contais ici, disposer d’une voiture pour partir en vadrouille, c’est vraiment l’idéal ! Encore faut-il trouver une destination qui soit quand même un brin dépaysante ! Pour cette petite escapade en amoureux, j’ai donc choisi d’emmener Monsieur dans un coin de nature que je n’avais pas vu depuis presque dix ans et qu’il me tardait de lui faire découvrir : la Baie de Somme. J’avais encore en mémoire les couleurs pastel de terre et de mer de la région, mais aussi le souvenir amusé d’un petit voyage à bord d’un train à vapeur que j’avais fait avec mes parents ! J’avais très envie de retrouver et de partager cette douce atmosphère, propre à la Baie de Somme. Nous sommes donc partis faire un petit tour là-bas, le temps d’un week-end. Temps qui, météorologiquement parlant, nous a permis de voir toutes les palettes de la baie !

Le premier jour, la météo s’annonçait clémente. Nous avons pris la route en direction du port de plaisance de Saint-Valéry-sur-Somme, point de départ de l’un des trajets du Chemin de Fer de la Baie de Somme. Ce sont des bénévoles amoureux du train qui ont remis sur rails dans les années 1970 six locomotives et 20 voitures datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, qui acheminaient auparavant les touristes vers les stations balnéaires de la baie. Nous avons ainsi embarqué à bord d’un wagon tracté par une locomotive à vapeur ! Nous avons pu profiter du voyage pour admirer les mollières, les prés salés, les saules et les roseaux, que le chemin de fer traverse. A Noyelles, petite gare en cul-de-sac, nous avons pu aussi observer le manège de notre locomotive qui changeait de sens pour repartir vers le Crotoy (où les locos font le plein !)

Arrivés au Crotoy, nous nous sommes dirigés à pied vers la plage – la seule du Nord à être exposée au sud ! -, d’où, à marée basse, on peut admirer l’immensité de la baie. Marquée par la guerre de Cent ans, où elle fut tantôt sous domination anglaise, tantôt sous domination française, la ville du Crotoy est devenue une destination prisée pour les vacances à la fin du XIXe siècle. Pierre Guerlain y ouvrit d’ailleurs son hôtel en 1860, afin que l’Impératrice Eugénie y fasse halte. Mais elle ne vint jamais ! Des écrivains et des artistes y trouvèrent cependant l’inspiration, à l’image de Jules Verne et de Colette ou encore d’Alfred Manessier et d’Alfred Sisley.

Nous aurions pu traverser la baie à pied pour rejoindre Saint-Valéry – si nous avions pris avec nous nos bottes et si nous avions été accompagnés d’un guide bien évidemment ! – , mais nous nous sommes replongé dans l’ambiance Belle Epoque de notre joli train pour faire le chemin du retour.

A Saint-Valéry-sur-Somme, nous nous sommes promenés sur les quais le long du chenal, où demeurent de luxueuses villas du XIXe siècle, qui appartenaient à des familles d’armateurs et de capitaines de la ville. En cherchant un endroit pour dîner, nous avons parcouru la rue de la Ferté et aperçu le Courtgain, le quartier des marins, délimité par des petites rues qui se sont nichées sur les flancs de la falaise. Les maisonnées étaient ainsi abritées de la montée des eaux, lors des grandes marées, et des forts vents dominants. Leurs couleurs renvoient au passé de petit port de pêche de la ville : les marins, qui repeignaient leurs bateaux tous les ans, se servaient du reste de peinture pour habiller leurs maisons !  Le nom du quartier, « Courtgain », signifiant « petits gains »,  fait aussi écho  aux modestes salaires des anciens marins pêcheurs qui s’embarquaient sur leur « sauterellier », petite barque à voile, le temps d’une marée.

Pour le dîner, nous avons dégoté une très très bonne adresse, que je vous recommande chaudement : Les Galettes de Tante Olympe, d’où l’on avait une superbe vue sur la digue et ses pontons de bois par la fenêtre et de très bonnes crêpes dans nos assiettes !

Le deuxième jour, la météo s’annonçait capricieuse ! Et c’est d’ailleurs à cause d’elle que notre excursion pour aller observer les phoques de la baie à la longue vue a été annulée, faute de visibilité ! Nous avions réservé cette sortie à la Maison de la Baie de Somme, qui propose toute l’année des balades nature mais aussi une visite pour découvrir la baie, son évolution, sa faune, sa flore et sa colonie de phoques, à travers des reconstitutions de paysages de la côte picarde.

Nous avons tout de même fait route vers la pointe du Hourdel, pour espérer apercevoir un spécimen d’une des deux espèces de phoques qui ont élu domicile ici depuis des siècles : le phoque veau-marin, le plus représenté avec quelques 140 individus et le phoque gris dont la population est d’environ 25 individus. Les phoques se plaisent ici car ils peuvent se reposer et se nourrir sur les bancs de sable se trouvant au large du Hourdel. Nous n’avons pas vu de phoques avachis sur le sable (!), mais nous avons été tout heureux de voir le museau d’un phoque veau-marin nageant dans la baie ! Nous avons ensuite braver le vent et la pluie pour rejoindre le blockhaus de la plage. Et je ne vous cache pas que nous étions les seuls promeneurs à nous aventurer ici par ce temps !

Et voilà, il était déjà l’heure de rentrer ! Je crois bien que ce petit tour dans la Baie de Somme nous a donné envie de revenir (peut-être avec nos futurs enfants !) pour la découvrir un peu plus encore et aller aussi observer la vie sauvage de la réserve naturelle de la baie au Parc du Marquenterre. J’espère que nos petites excursions vous auront aussi donné envie de vous évader au grand air sur la côté picarde !

PS : je vous laisse avec la mascotte de notre week-end : un chiot, trop mignon et très cabot, que nous n’avons pas quitté des yeux lors de notre dîner à Saint-Valéry !

 Plus d’infos sur le site de l’Office de Tourisme de la Baie de Somme et sur celui de Destination Baie de Somme

Et en guise de bonus, voici une vidéo concoctée par Monsieur, alias CaliKen, qui illustre joliment notre petit voyage à bord du train du Chemin de Fer de la Baie de Somme !