Il parait que si l’on n’a pas vu Metropolis, on ne peut pas parler de cinéma.
Même si je n’ai pas accroché à la trame du film de Fritz Lang, qualifié de chef d’œuvre dès sa sortie en 1927, il faut reconnaître qu’esthétiquement, c’est un beau film.
A l’heure d’aujourd’hui, le côté film muet longuet et le jeu grandiloquent (voire vraiment niais) des acteurs peut rebuter. Moi je me suis un peu (beaucoup) ennuyé. Et puis, il est difficile d’entrer dans l’histoire, un tantinet complexe, car le réalisateur multiplie les récits au sein de l’histoire principale. Celle-ci a pour fond : trouver un médiateur entre les mains et le cerveau, entre la Cité des Fils, riche et oisive et la Ville Ouvrière, misérable et laborieuse. Je n’ai pas bien saisi l’épilogue du film d’ailleurs.
Mais effectivement, esthétiquement, visuellement, ce film, tourné entre 1925 et 1926 est remarquable. La Cité des Fils apparaît comme une cité futuriste, moderne, hyper urbanisée. Les techniques mises au point pour le film composent des images grandioses : que ce soit pour représenter la Ville Haute et ses grands immeubles, ou pour représenter la Ville Basse et ses énormes machines. La transformation du robot de la « femme machine » est impressionnante et marque les esprits. Les réalisateurs contemporains ne peuvent d’ailleurs nier ce que leur a inspiré Metropolis, que ce soit Luc Besson et son Cinquième Elément ou Georges Lucas et son C3PO.
Bref, ce film invite au voyage dans le temps. Un temps incertain : on ne sait plus trop s’il on se situe dans les années 20, les années folles, ou bien s’il on est dans le futur, un futur qui apparaît finalement bien sombre.
L’exposition Metropolis à la Cinémathèque française retranscrit l’atmosphère étrange du film, notamment grâce à la musique omniprésente dans les espaces. Elle reprend les séquences principales du film et les décortique, par le biais de photographies du tournage ou des dessins qui ont servis à réaliser les décors. Elle raconte aussi l’histoire de cette œuvre. Lors de sa sortie, Metropolis rencontre un échec auprès du public et des critiques, ce qui oblige les distributeurs à couper des séquences du film et à le remonter. Ainsi, une grande partie du film était perdue, jusqu’à ce que soit retrouvée en 2008 en Argentine une copie qui a permis sa restauration presque complète. Comme un petit miracle. (D’ailleurs saviez-vous qu’à l’époque, plusieurs caméras posées côte à côte filmaient les scènes, de sorte qu’il y avait plusieurs négatifs et donc plusieurs montages originaux?)
L’histoire de ce film est une épopée : de son tournage à sa restauration, en passant par sa distribution. C’est ce que raconte cette exposition, qui nous fait littéralement entrer dans l’œuvre, entrer dans la cité de Metropolis…