Une soirée au musée d’Orsay

Pour ce #SMV184, le groupe SMV nous avait concocté un programme qui changeait un peu de ses habitudes : une exposition + un récital ! Le tout au musée d’Orsay, qui participait ce jour-là à la Museum Week 2015. Museum Week qui a sans nul doute été la cause de la levée de l’interdiction de photographier dans le musée ! En même temps, comment aurait-on pu envisager de faire un selfie au côté d’une œuvre s’il était interdit de photographier dans tous les espaces ?! J’avais donc très envie de retourner au musée d’Orsay et étais aussi intriguée par le concert, n’étant pas vraiment familiarisée avec le chant lyrique ! Avant le récital, nous avions une heure et demie devant nous pour visiter l’exposition Bonnard, pleine à craquer. J’ai donc finalement utilisé ce temps pour me promener dans les collections permanentes, appareil photo vissé autour du cou ! Et je n’ai pas boudé mon plaisir, en redécouvrant (et mitraillant !) l’architecture et les chefs d’œuvre du musée !

La construction de la gare d’Orsay (et de son hôtel de luxe), confiée à l’architecte Victor Laloux, fut lancée afin d’accueillir les voyageurs venant du sud-ouest de la France lors de l’exposition universelle de 1900. Quatre-vingt six ans plus tard, le musée d’Orsay ouvrait ses portes dans la gare transformée pour recevoir des chefs d’œuvre de peinture, sculpture, architecture, arts décoratifs, photographie, appartenant à une courte mais féconde période de l’histoire de l’art, 1848-1914. L’établissement abrite aujourd’hui la plus grand collection de toiles impressionnistes et post-impressionnistes (néo-impressionnistes, symbolistes, nabis…) au monde, ainsi que des peintures réalistes, naturalistes, orientalistes et académiques. (Pour plus d’infos, l’histoire du musée est très bien relatée en images par ici)

Pendant une heure, j’ai donc flâné dans les collections permanentes du musée d’Orsay, réparties sur les trois niveaux d’exposition. Au rez-de-chaussée, je me suis amusée à prendre en photo les décors de l’allée centrale des sculptures. Pas loin de là, j’ai croisé Manet (Olympia), Pompon (Ours blanc) mais aussi Courbet (L’Atelier du peintre, actuellement en cours de restauration).

Je suis ensuite monté au niveau supérieur du musée d’Orsay pour flâner dans la Galerie des Impressionnistes, fraîchement restaurée, et admirer par les fenêtres des petits bouts de Paris. J’y ai rejoint Renoir (La balançoire), Cézanne (La maison du pendu), Caillebotte (Les raboteurs de parquet), Monet (Coquelicots). Je me suis aussi dépêchée pour retrouver « mes » cathédrales de Rouen et la Femme en vert (Dora) de Picasso, exposée ici temporairement en contrepoint et conclusion de la galerie.

Après un petit passage par le café Campana, je suis redescendue au niveau médian, pour aller voir les post-impressionistes, notamment Van Gogh (Portrait de l’artiste), Gauguin (Femmes de Tahiti) et Seurat (Poseuse de dos). J’ai aussi aperçu quelques sculptures de Rodin (Balzac) et de Claudel (L’Age mûr) exposées dans la Galerie Françoise Cachin.

Ma balade dans le musée d’Orsay s’est achevée au rez-de-chaussée par la découverte de la magnifique maquette de l’Opéra Garnier et de celle des rues qui l’environnent, sous des dalles en verre ! C’est d’ailleurs plutôt amusant de marcher « sur » Paris ! Puis, il a été temps de rejoindre l’auditorium pour écouter le récital donné par la soprano Véronique Gens et la pianiste Susan Manoff. Celui-ci s’inscrivait dans le cycle Drôles de dames, qui rend hommage à de grandes dames, aux noms un peu oubliés, qui ont fait pour certaines les beaux soirs des théâtres lyriques à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Mozart, Haydn, puis Chausson et Hahn étaient au programme, mais j’avoue avoir eu un petit coup de cœur pour une chanson très drôle de Poulenc, interprétée lors du rappel.

Cela faisait belle lurette que je n’avais pas passé autant de temps au musée d’Orsay, qui est pourtant l’un de mes musées parisiens préférés ! J’ai beaucoup aimé me réapproprier les lieux, que j’avais eu la chance de voir sans visiteurs à l’occasion d’un cours de l’Ecole du Louvre donné le jour de fermeture du musée ! Il ne me reste plus qu’à revenir un jour de moins forte affluence pour visiter l’exposition Bonnard !