Si l’on occulte le fait qu’il y demeure un ours triste, il est un endroit à Paris, que dis-je, à Neuilly très chère, où j’aime flâner quand arrivent les chaudes journées d’été. On peut déambuler dans les allées fleuries, s’arrêter sur un banc pour bronzer, observer les animaux du mini-zoo, se rafraîchir sous les brumisateurs et, si l’on a gardé son âme d’enfant, on peut s’amuser dans quelques menues attractions, n’est-il pas? Un petit train peut aussi vous emmener de la Porte Maillot vers cet endroit plein de charmes surannés : le Jardin d’Acclimatation.
Les chaudes journées d’été se font attendre. Heureusement, en avril, le Jardin d’Acclimatation invite chaque année un pays pour présenter ses traditions culturelles, son artisanat, sa gastronomie… Après, l’Inde (présentée lors d’un printemps caniculaire), la Chine ou encore les Etats-Unis, c’est au tour du Japon de s’installer au Jardin du 7 avril au 8 mai 2012.
L’ambiance du Jardin d’Acclimatation et la zenitude du Japon se marient bien. Pour l’occasion, des panneaux expliquant la culture japonaise sont disséminés tout au long de l’allée centrale devenue rue japonaise. Un jardin japonais a pris place devant les serres : des poissons volants aux côtés des perroquets et autres paons! Ces Koï Nobori sont confectionnés pour la fête du même nom qui célèbre les enfants le 5 mai. Ainsi chaque parent souhaite à ses enfants de réaliser ses rêves dans un monde de paix. Les poissons remontent à contre-courant les fleuves, s’envolent vers le ciel et se transforment en dragons, symboles de courage et de persévérance.
Du courage il m’en a fallu lorsque je suis allée au Jardin, car il faisait un peu frisquette. Il manquait 4-5 degrés et un bon gros soleil pour que je puisse profiter sereinement des activités. Mais…
J’ai pu quand-même toucher du doigt les savoir-faire locaux et admirer par exemple les obi fabriqués artisanalement. (Mais non je ne vous parle pas de chien, je vous parle de ces grosses ceintures japonaises en tissus colorés). De nombreux stands présentaient l’art et l’artisanat des différentes régions du Japon.
J’ai pu goûter un cupmen, cette soupe de soba (pâtes au sarrasin) instantanée que mangent sur le pouce les hommes d’affaires japonais. J’ai surtout pu déguster – et là je crois que c’est le point ultime de ma visite – un onigiri, cette boule de riz triangulaire (boule triangulaire oui!) entourée d’une feuille d’algue, que l’on voit souvent dans les mangas! Mmmmmmmmh, un délice!
Ensuite, j’ai assisté à une démonstration de tambours japonais (tambours taïkos), ma passion! Sans rire, j’adore ces rythmes! Et pour avoir vu des spectacles de Yamato, groupe de « drummers » japonais, je peux vous dire que les musiques (oui, oui les musiques) vous prennent! Bon là, c’étaient des petits jeunes, mais ils se défendaient bien et donnaient un bon aperçu de ce qu’est l’art du tambour traditionnel.
Autre coutume, le chanoyu (ou cérémonie du thé) est ici reconstitué en public (et non dans un petit pavillon clos). Les visiteurs peuvent alors se faire une idée de ce rituel bouddhiste où le thé matcha est préparé et servi de manière cérémoniale par le maître du thé. Le rite invite au calme et à la méditation et célèbre l’harmonie, le respect, la pureté et la tranquillité d’esprit.
Voilà ce que j’ai pu découvrir malgré les caprices du temps. Un beau pays, des belles traditions, des belles philosophies, des belles idées…
A mon retour, en consultant le petit programme, j’ai vu que l’on pouvait aussi assister à des démonstrations de musiques et danses traditionnelles, à des défilés de costumes et kimono, à du théâtre Nô, à des projections de films d’animations et à diverses animations, expositions et ateliers (pour petits et grands) en plein air. Bon, moralité : il va falloir retourner au Jardin japonais au Jardin d’Acclimatation.
Ah il faut aussi que j’y aille avant la fin !